Un peu d’histoire

« Lè Mayintson dè la Noblya Contra », c’est-à-dire « les gens des mayens des hauts de Crans-Montana » plongent leurs racines dans le coteau qui s’étire délicieusement de la plaine du Rhône au rude glacier de la Plaine-Morte. Aux marches de la francophonie, Lè Mayintson ont leurs racines dans le petit village de Randogne sis à 1250 m. d’altitude, à 3 km de la vaste zone touristique du Haut-Plateau. Par leurs danses stylisées, ils célèbrent le patrimoine montagnard légué par une population façonnée par les montagnes qui sont quotidiennement sous les yeux des Mayintson, le Monte Leone italien, l’incomparable Cervin et le majestueux Mont-Blanc, féerie de 4000 baignés par ce Rhône qui prend sa vigueur au cœur des Alpes.

Hardi Lè Mayintson

Lè Mayintson est le dernier groupe d’expression française dans cette région de frontière linguistique. Dans le folklore élaboré qui est le leur, on sent la double influence franco-provençale et germanique  : costume vert pour les hommes, tenues multicolores pour les dames. Les productions au son de l’accordéon, du tambour, de la clarinette et de la basse, commentées en plusieurs langues, reprennent les traditions alpines de la transhumance qui conduisait du village à la vigne et du village à l’alpage, avec son cortège de travaux et de fêtes. La plupart des thèmes sont exprimés en franco-provençal, selon la plume vigoureuse et visionnaire du révérend Père capucin Tharcise Crettol, un des fondateurs essentiels du groupe. On voit ainsi au fourtin (printemps) Lè Mayintson partir à la « ribabauge », baillant de virils coups de pieds dans la litière parfumée et enrobée, s’alimenter en nectar en zyeutant vers « le pertuis dou zin » (Val d’Annviers) avec lo vin dou hiyachier (Vin du glacier),  s’en aller gouverner les hérensardes avec des bidonettes de « lassei » (lait), vaquer aux activités des bois et des champs avec les « Fousilye è tsouson » (faucilles et serpettes,  s’en aller courtiser les femmes du Haut-Valais avec « Hyou dou  Letche » (celles du Lötschental),sortir des caves du comoun de Loc avec un pied hésitant pour interpréter   « lè chiope » le (boîteux) et fêter au poyou avec des youtsées d’Hardi Lè Mayinston, et tout ceci naturellement au « Au bey mitin dou vyou Vali » (au beau milieu du vieux Valais).  Le patrimoine est donc génétiquement bien contrôlé et la créativité permanente, puisque les quatre monitrices qui se sont succédé depuis la fondation du groupe en 1958, Irène Sierro-Pellanda, Jacqueline Iwanoski-Clivaz, Stéphanie Bonvin-Jilg et Anne-Franois Vocat n’ont pas cessé de créer des chorégraphies AOC. 

Du centième de Crans-Montana à tous les pays d’Europe

Cette situation unique au cœur des Alpes suisse a conduit les topographes à gratifier la région des Mayintson d’un nom prestigieux: Noble Contrée. Si les références vont en partie vers les châteaux de Ravire, Muzott et de Venthône qui trônent avec majesté au fond de la Contrée, ce sont ensuite les villages de Mollens, Randogne et de Bluche dans lesquels s’enracine la tradition forte des Mayintson, avec un regard toujours plus appuyé vers Montana, Chermignon et Lens. Depuis 2017, Lè Mayintson appartiennent d’ailleurs à la nouvelle commune de Crans-Montana qui est maintenant directement voisine du Haut-Valais. Le royaume des Mayintson, ce sont les petites maisons si typiques qui abritaient les Valaisans au printemps et en automne, quand il s’agissait de suivre le bétail sur son chemin vers l’alpage.

Historiquement d’abord par des saynètes en patois, puis par des chants sous la direction d’Albert Rouvinez, ancien procureur de l’Ordre de la channe,  et depuis plus de 50 ans par des danses, Lè Mayintson font revivre la vie viticole, agricole et pastorale de la région en guignant largement du côté des plateaux de Crans et de Vermala et des alpages de Pépinet et Colombyre à plus de 2000 mètres.

Retour en images de presse sur l’histoire des Mayintson